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Conférence du 15 octobre 2019 par Mme Ségolène PLYER : « de l’Alsace au Banat et retour. Deux cents ans de migrations méconnues ».


Conférence du 15 octobre 2019 par Mme Ségolène PLYER : « de l’Alsace au Banat et retour. Deux cents ans de migrations méconnues ».

C’est dans la salle de la Régence que la municipalité d’Ensisheim avait une nouvelle fois mise à la disposition de la SHE, que s’est déroulée le 15octobre dernier  la conférence de Mme Ségolène PLYER, maitresse de conférences à l’Université de Strasbourg.

Dans le cadre d’une recherche en partenariat avec les universités de Fribourg,  Mme PLYER s’est penchée sur l’histoire du Banat et de sa population.

Au 18éme siècle, l’empire austro hongrois s’étend sur des territoires qui appartenaient à l’empire ottoman, vaincu, et vidé de ses habitants.

Pour les remplacer, et valoriser une région peu développée à l’époque, des populations originaires d’Alsace, mais surtout de Lorraine (villages de St Hubert, Ste Barbe, Charleville, Mercy..dans le pays messin) ont été encouragées à s’installer en Europe centrale.

Les nouveaux arrivants, en majorité catholiques, sont travailleurs et compétents, ils vivent  de leur travail en  mettant rapidement en valeur les terres qu’ils occupent.

A la fin de la 1ère guerre mondiale, l’Empire austro hongrois disparait, le territoire du Banat est partagé entre 3 pays  que sont actuellement  la Roumanie, la Hongrie et la Serbie (ex Yougoslavie).

Afin de conserver leur identité, les Banatais, se sentant peut-être déjà menacés, avaient  tenté à l’époque de fonder un département français…(démarche restée vaine)

La population ont continué à prospérer  jusqu’à l’avènement de la 2ème guerre mondiale, contraignant 50 millions de personnes à se déplacer.

De langue et de culture germanophones,  les Banatais ont été menacés en 1944 dans leur région d’origine par les forces de Tito, ainsi que par l’Armée Rouge, qui a tenté de conquérir les territoires depuis l’Europe du sud-est vers l’Autriche.

Rejetés par la France, méprisés par les Allemands, et menacés d’être internés dans les camps soviétiques, ils ont été condamnés à l’exil qui les a conduits en Autriche, en Allemagne…

Des personnalités comme l’ancien maire de Metz, Raymond MONDON, ainsi que  Me ROSAMBERT , juriste à Nancy, ont souhaité défendre la cause des Banatais.

Mais c’est surtout grâce à l’intervention d’un homme d’exception, Robert SCHUMAN, Président du Conseil Français en 1947,  sensible à la demande de Jean LAMESFELD président de l’association des Banatais, que la France a pu accueillir dès 1948  10 000 personnes déplacées dont une majorité originaire du Banat.

De plus, la France, qui était en pleine reconstruction,  manquait de main d’oeuvre, ainsi que de travailleurs qualifiés.

Les Banatais,  dont certains avaient de hautes compétences, notamment en agronomie, ont été vite reconnus  pour leur valeur. Ils se sont intégrés très rapidement dans la population, principalement en Alsace (dans  l’agriculture et les vignobles notamment).

Cependant, une partie des Banatais (400 personnes environ) s’est installée dans la région d’Avignon, et a repeuplé le village de La Roque sur Perne dans le Vaucluse.

Un débat  passionné, et chargé d’émotions et de souvenirs a suivi la conférence.

De nombreuses personnes dans la salle, qui venaient d’Ensisheim et des environs (Soultz,  Guebwiller, Réguisheim, Lautenbach..)  et descendant de familles Banataises, étaient présentes, et ont pu témoigner de leur histoire encore bien vivante.

Mme PLYER a été particulièrement attentive à ces échanges, susceptibles d’enrichir ses connaissances sur le sujet…

A l’issue des débats une collation a été offerte.


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